Vital Kamerhe a déploré lundi au cours d’un échange avec les médias « une fiscalité toxique et une parafiscalité étouffante » qui contribuent à la crise de la farine de maïs dans les provinces du centre et du sud-est de la RDC.
« Dans la zone SADC, le coût moyen de production est à 200 usd par hectare. Au Katanga, c’est 340 USD par hectare. D’après vous, un opérateur économique rationnel va faire quoi? Il ne va pas produire pour vendre à perte. Il va acheter en Zambie et vendre à Lubumbashi », a illustré le Vice-Premier ministre et Ministre de l’Économie nationale.
Il a annoncé que le gouvernement va supprimer une batterie de facteurs « que l’Etat introduit dans une fiscalité devenue toxique » qui ne permettent pas à un opérateur économique de produire en RDC. « Trop d’impôts tuent l’impôt », a-t-il déclaré.
Il a également donné l’exemple du secteur de transport: « Un dollar chez nous, c’est un kilomètre. Un dollar de transport du même produit dans la zone SADC, c’est dix kilomètres ».
« Comment allez-vous faire concurrence dans des conditions comme celles-là ? La conséquence est là (…). Aujourd’hui, il ne reste que 5% de camionneurs congolais, les 85% autres sont de la SADC. Nous devons renverser cette tendance en créant des conditions attractives qui pourront permettre au pays de rebondir ».
Le tout avec un objectif à long terme: « Que le Congo retrouve sa vocation d’un pays producteur. Pour produire, vous devez avoir du sol, de l’eau, de l’énergie ».
Mi-février, Albert Yuma, président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), s’était également plaint de cette situation.
« Le système fiscal appliqué en RDC demeure dissuasif et non attractif (…). Un climat des affaires inhospitalier a un coût hybride, supprimant toute capacité d’investissement et de développement. Nos préoccupations, celles de nos membres ici présents sont connues : tracasseries administratives, notamment fiscale et douanières et insécurité juridique et judiciaire. L’un des éléments le plus significatifs qui influent négativement sur le climat des affaires est problématique fiscale », avait-il dénoncé lors de la cérémonie des échanges des vœux, en présence du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi.
Quand il est entré au gouvernement fin mars, Vital Kamerhe avait annoncé un programme ambitieux en termes de réformes: « Les réformateurs ont toujours été détestés, mais après ils sont applaudis parce qu’ils amènent le changement ».
La rédaction